Coup de foudre chez mon psy...

Invité

Vous ne pouvez plus vous permettre de telles sautes d'humeur, William.

Quelles sautes d'humeur, pensa le jeune homme. Est-ce une saute d'humeur de maintenir pendant quatre minutes et vingt trois secondes un nouvel élève dans la cuvette des chiottes de Saint Jude ? Non. Il l'avait mérité. Il ne s'était pas dégagé de son chemin, donc il l'avait mérité. Cette pauvre merde souillée avait osée menacer de le faire virer de l'école. Tout ça parce que son père était juge à la Cour Suprême...

C'est la deuxième fois que votre lycée me prévient pour un acte de cruauté. Heureusement, votre mère dégaine son chéquier aussi vite que son ombre...

Il se permit de rire, ce psychanalyste de merde. William le dévisagea avec dégoût. Qui était il pour se permettre une telle proximité ? William n'était il pas un Arlington ? Un de ceux qui sont nés avec quatre cent cuillères en or dans la bouche ? Autant détourner le regard.

Du plus loin qu'il se souvienne, Will avait toujours haït la race humaine. En fait, c'était après avoir vu un film sur la Shoah. Pour lui, en chaque homme et femme sommeillait un nazi en herbe, prêt à surgir à chaque crise économique et à cracher sa rage sur quelqu'un de différent. Il en était arrivé à la conclusion que, chaque humain étant différent l'un de l'autre, la race s'éteindrait un jour dans un gigantesque massacre sanguinolent. Un génocide.

Autant commencer tout de suite, en plongeant la tête des petits merdeux rebelles dans la cuvette des chiottes.

Vous suivez votre traitement ?

Le traitement ? Nitrazépam, meprobamate, étifoxine, bromazépam et diazépam. Une prise avant le coucher ou pendant le dîner. Sa mère y veillait. Histoire de l'assommer, et de l'endormir. Chose inutile, puisque le lendemain Will recommencerait à détruire son existence à coup de cure dents. Il fit un sourire rageur au médecin. Genre : "Oui, je le prends ton putain de traitement". Ca ne changeait rien, il ne se sentait pas plus heureux, pas plus malheureux. Il avait juste envie de se tuer, plus souvent, beaucoup plus souvent. Sa première tentative de suicide s'était soldée par un échec cuisant. Il avait tenté de boire toute l'eau de son aquarium. Un aquarium gigantesque... Il avait commencé à s'étouffer dans son propre vomi. Mais ses parents - surtout sa mère - avait réussi à le sauver de justesse. Depuis, on lui faisait ingérer des cachets. Mais Will arrivait quand même a en refourguer pas mal aux premières années. Histoire qu'ils deviennent dépendants, et tentent eux même, dans un accès d'intelligence, de mettre fin à leurs jours.

Le médecin toisa Will, comme s'il le jaugeait. Était il apte à sortir en pleine rue ? Ou devait il de nouveau être interné pour quelques semaines. Il lui fit un sourire qui se voulait amical...

Je vais contacter votre mère, veuillez sortir patienter dans la salle d'attente.

Will ne se fit pas prier, briquet en main, allumant et éteignant une minuscule flamme, il sortit, et s'installa sur un fauteuil inconfortable. A quoi lui servait son diplôme de psy, s'il devait prendre une décision médicale avec l'avis de sa mère ? Quelle importance, elle ne semblait pas apte à diriger sa propre existence...

Installé sur un fauteuil, il commença à feuilleter les pages d'un magazine inintéressant. Au bout de quelques minutes, il tenta de lancer un incendie, sans grand succès puisqu'une infirmière arriva et lui prit des mains son briquet...

Spoiler:

Après une nuit agitée, je me réveillais, presque en sursaut. J'avais cru voir quelqu'un dans ma chambre, alors que ce n'était d'un vieux poster. En plus j'étais dans la chambre de mon frère. Je m'y étais réfugié la nuit dernière, n'arrivant pas à trouver le sommeil dans mon lit. La chambre de Graham était un peu mon sanctuaire, ma cachette pour sortir de ce monde et envisager les choses sous un autre angle. Mais j'avais du mal depuis le retour de Cassandre et son regard lorsque je l'avis vu. Je tentais de faire face, mais ma dernière rencontre avec lui m'avais terrorisé ! Surtout qu'il voulait maintenant s'en prendre à Billy ! J'entendis soudain la vix de ma mère, criant depuis le rez-de-chaussé :

- Selena ! Dépêche toi !

La conne ! Elle m'avais fichu une de ces trouille !
Je regardais l'heure. Elle avait malheureusement raison. J'avais rendez-vous chez mon psy. Youhou j'ai envie de dire, ironiquement bien sûr. Depuis que je ne sors plus – ou du moins que je ne vais plus m'amuser à faire le mur et me shoot dans ma chambre – maman à décider de prendre les choses en mains. Elle à déjà tenté d'emmener Graham chez un psy, mais il esquivait toujours. Moi j'agissais autrement. J'essayais de rendre barge le pauvre type en lui racontant n'importe quoi ! C'était assez drôle, et je devais admettre que ça pouvait aider ! Les médicaments prescrits avaient un effet assez sympa si on les utilisent correctement !

Bref je me préparais. Habillage normal, ma tunique grise où on voit à moitié mon soutif – très long débardeur on pourrait dire – mes longues chaussettes noirs, et une paire de baskets. Maquillage à la smokey eyes et me voilà prête. Je descendis. Ma mère m'attendais. Elle avait tellement peur que je fasse comme Graham ! Je roulais des yeux en la voyant me faire signe de monter en voiture.

Une fois arrivé, et lorsque je fus entré, elle demanda à la secrétaire de s'assurer que je reste là jusqu'à mon rendez-vous. Elle le faisait à chaque fois et le pauvre femme en avait plus que marre. Elle était payé pour se taper le patron, pas veiller sur les tarés qui venaient ici.
J'allais me trouver un siège, on était en avance d'un bon quart d'heure. Mais maman avait des choses à faire et préférait me savoir ici plutôt qu'à la maison, de peur de louper une séance et de rester confiné. Elle ne me reconnaissait plus, et moi non plus à vrai dire. Il avait chamboulé le cours de ma vie, foutu en l'air tout ! C'était affreux, même si je tentais de faire bonne figure. Il y avait un peu de monde qui attendait. Je m'assis et attendis. Je m'étais assise à côté d'un pyromane – à mon avis – vu comment il fixais son briquet.

- Tu veux pas t'en griller une avec moi, plutôt ? luis proposais-je en sortant mon paquet de clopes.

Comme j'avais du temps, je pouvais bien sortir, peu importait l'avis des gens. Lorsque je vis les yeux du blondinet, je fus un peu surprise. Agréablement et pas à la fois ! On aurait dit qu'il avait envie de buter tout le monde et en même temps qu'il y avait un truc gentil en lui ! Enfin il avait de très beau yeux. Parfaitement à mon goût le mec.

- Je m'appelle Selena. Et toi ? dis-je en lui tendant la main.

Les présentations étaient de rigueur pour quiconque veut cerner son public, et voir ce qui put arriver. J'avais déjà fais plus vite, mais chacun son rythme hein ! Je n'avais pas envie de me faire immoler et vu comment les infirmières le surveillait de près...

Invité

Tu veux pas en griller une avec moi, plutôt ?

Une voix féminine le sortit de sa torpeur. Un peu comme les voix bizarres des acteurs quand ils rêvent. William leva la tête, et vit une jolie jeune fille sortir son paquet de clopes. Elle était fringuée comme si elle sortait de... d'un festival de hard rock au fin fond de la Californie, comme si après une nuit de débauche et d'excès, elle se remettait lentement.

Je veux bien, dit il en souriant.

Les sourires de William, ce sont de véritables pièges dans lesquels il ne faut pas tomber. Ils sont mignons au premier abords, mais cachent des idées malsaines. Là, en souriant, il s'imaginait prendre la fille, la plaquer contre un mur, relever lentement sa jambe droite, enfoncer son visage dans ses cheveux, saisir sa nuque avec rigueur, et lui faire l'amour sauvagement. Cela pouvait aussi signifier "Merci, c'est pas la joie en ce moment et j'ai besoin de soutien".

Elle se présenta. Selena, c'était un beau prénom. Il prit la cigarette, et, cherchant son briquet, il ne le trouva pas. Alors, il alla vers une fenêtre, dans un petit couloir, en vérifiant que personne ne pouvait les voir, et fit signe à Selena de venir le rejoindre.

Je m'appelle William Arlington. C'est très gentil de ta part de m'offrir une cigarette, Selena.

Ce n'était pas parfaitement son type. Son type, c'était en fait un sosie de sa mère. Mais elle lui ressemblait en de nombreux points. Même manière de se tenir avec élégance, quoique la jeune fille ne semblait pas s'en rendre compte. Même manière d'aborder les gens, avec gentillesse, une pointe de compassion, une mise d'égal à égal. Le meilleur moyen pour prendre un gros poisson dans ses filets. Et il fallait dire que William était le poisson parfait. Même ses yeux ne lui étaient pas étrangers.

Cela faisait quelques années qu'il voulait se taper sa mère, mais il ne lui avait pas dit, et il ne le ferait certainement jamais d'ailleurs. Même son psy n'était pas au courant. Mais Selena lui ressemblait assez pour qu'il puisse se laisser tenter. Il était certain, d'ailleurs, que ses cheveux devait être aussi doux, que sa peau dégageait une odeur de pêche et de lande parfumée. Bref, la cible idéale. Gentille qui plus est.

Il jeta un œil à l'agitation New Yorkaise. Les gens passaient, identiques et les ignoraient. Il se tourna vers elle, et dit :

On m'a volé mon briquet. Apparemment, je risquais de foutre le feu à tout l'immeuble.

Avouons que ce serait dommage de passer à côté d'une si belle occasion...

Il accepta ma proposition en souriant. Il avait un très beau sourire malicieux. J'employais le même pour avoir ce que je voulais, c'était assez drôle de voir quelqu'un en faire de même. Il chercha un endroit où se poser, fouillant ses poches à la recherche de quelque chose. Certainement son briquet. Je le rejoignis près d'une fenêtre, là où personne ne semblait faire attention à ce qui se passait.

- Je m'appelle William Arlington. C'est très gentil de ta part de m'offrir une cigarette, Selena.

Je lui souris, ravis de pouvoir trouver quelqu'un d'aussi attrayant dans ce pauvre centre de merde. Arlington... Ce nom n'était inconnu à personne ! Une famille de bourges, encore une. Mais ils n'étaient pas tous comme ça. Carter était un gars posé et gentil, Billy aussi avait pas mal de tunes, sans être un aritso cul-pincé ! William était peut-être de cette branche, mais il devait avoir son petit côté rebelle pour finir ici ! Se yeux sur moi me donnais la forte impression qu'il pensait à bien des choses, et pas toutes avouables à mon avis, ce qui fit étiré un sourire presque moqueur.

- On m'a volé mon briquer. Apparemment, je risquai de foutre le feu à tout l'immeuble.

Un petit rire m'échappa. J'allumais ma cigarette et lui tendis le mien.

- Ça serait pas plus mal de cramer ce bâtiment, je trouve. dis-je en soufflant la fumée. T'es là pour soigner tes pulsions pyromane ou juste pour le fun ?

Même si la « lois » interdisait de révéler le but de nos visites et ce qui se passait entre ces murs, on pouvait toujours parler. Je ne suivais jamais les règles de toute manière ! Et j'adorais savoir des trucs choquant sur les gens, si tant est qu'ils ne me tueraient pas après !
J'observais sa façon d'être. Il avait un port élégant - comme tout bon aristocrate moyen - bien qu'un peu avachi, sûrement pas la fatigue d'être ici, à ne pas comprendre e qu'on nous veut, se trouvant assez normal pour quitter ce trou à rats. Bon j'étais là à cause de mon agression, mais je n'en avait rien à battre. Tout ce que je voulais, c'était qu'on me laisse oublier cet épisode en paix. Et qu'on foute Cassandre en taule, ou dans un asile ! Ou qu'on le tue ! Peut-être ce petit pyromane pourrait le faire, s'il n'était pas son ami...

- Ces gens, les psys, sont inutiles, si tu veux mon avis ! Encore des gens qui eulent juste nous bourrer le crâne ! Mais les médocs sont sympa !

Je lui fis un clin d'oeil. Je me rapprochais un peu plus de lui, sans que cela ne fasse trop « salut bogoss j'te colle » je voulais voir un peu ce qui se passerait si je jouais mon jeu de séduction. Ça faisait longtemps que je n'avais pas jouer ainsi. Je lui lançais un regard de biche, sexy et insaisissable.

Invité

Ça serait pas plus mal de cramer ce bâtiment, je trouve, dit elle en soufflant un long nuage de fumée acre. T'es là pour soigner tes pulsions pyromanes ou juste pour le fun ?

Il avait tenté de le faire, quelques minutes auparavant, avant qu'on lui vole son précieux briquet. L'envie ne lui manquait pas, et il s'imaginait déjà, avec une délectation non feinte, les gens courir dans les couloir, et les infirmière sexy partir en fumée.

Mes pulsions pyromanes ? Je pense qu'on peut ajouter ça à la liste. Avec tentatives de suicides répétées et violence contre petits cons de première année à St Jude. J'ai essayé de tuer un gamin. Les parents ont pas aimés, mais ma mère est pétée de thunes, donc je n'ai rien à craindre.

Il poursuivit, en la regardant dans les yeux, crachant lui aussi de longues volutes de fumée vers le haut, avec un sourire de plus en plus intéressé. Il fallait dire qu'elle avait de jolis seins, les seins d'une femme sûre d'elle, et il n'y avait rien de pire pour allumer le désir d'un homme que les seins d'une fille qui se prends pour une femme...

Je n'ai jamais eu à avoir peur. Le fric annule toute peur... Mais ça, tu t'en fous du fric, Selena, n'est-ce-pas ?

Il souriait de plus en plus. Ça y est, il était irrécupérable. Selena, il en était sûr, était perdue entre ses mains. Il s'approcha d'elle, la contourna et, au passage renifla l'odeur de ses cheveux.

Tu t'en tapes du blé, y a qu'à voir comment tu te fringues. Pas de Vuitton, pas de Hermes, pas de Gucci. Et tes chaussures ne sont pas des Manolos. Avoir du fric ne t'intéresse pas...Donc, je pense que tu as déjà eu peur.

Il était derrière elle, elle lui tournait le dos, et, il passa sa main sur son épaule. Juste un instant, pour sentir la bretelle de son soutien gorge. Il palpa avec sensualité et légèreté, et ne trouva rien. Peut être n'en portait elle tout simplement pas. L'idée l'excita encore plus.

Selena, je te met au défis de trouver un moyen de me faire peur. Si tu arrive à me faire peur, je te serais redevable d'une chose. Tu pourra me demander n'importe quoi. Par contre, si tu n'y arrive pas, tu devra coucher avec moi.

Il sourit de plus en plus, car il était persuadé que l'idée allait l'intriguer. Il jeta sa clope par la fenêtre, elle explosa sur le trottoir. La jeune fille allait elle accepter ? Le jeu, pourtant était terriblement tentant !

Alors, qu'en dis tu ? Marché conclu ?

Malgré le « secret professionnel » il ne se gêna pas pour me déballer la longue liste de ses problèmes. Sa mère, blindée de fric, arrangeait toujours le coup. Ce devait être sympa des fois, même si je n'avais pas trop à me plaindre de mes conneries et exclusions. Mes parents payaient assez cher et estimaient que ma crise d'adolescence passerait. Tu parle ! J'avais entendu parlé d'une espèce de tentative de meurtre dans les toilettes de St Jude, mais je n'aurais jamais pensé rencontrer l'auteur de cet acte. Ça faisait un peu peur quand même, mais sa façon d'être d'être était très excitante.

- Je n'ai jamais eu à avoir peur. Le fric annule toute peur... Mais ça, tu t'en fous du fric, Selena, n'est-ce pas ?

- Bah...

Je ne savais pas trop quoi lui répondre. Ni dans quel but était sa question. Je le vis se rapprochais de moi, souriant et confiant. Il passa derrière moi et j'entendis un reniflement. Ok, bon là c'était un peu spé' comme ambiance ! Malgré tout, je voulais savoir la suite. Celle-ci ne tarda pas à venir.

- Tu t'en tape du blé, y a qu'à voir comment tu te fringue. Pas de Vuitton, pas de Hermes, pas de Gucci. Et tes chaussures ne sont pas des Manolos.

J'avais envie de me retourner et de lui dire « et alors, c'est quoi le soucis !? » mais je le sentais bien trop près pour faire quoi que ce soir.

- ... Donc, je pense que tu as déjà eu peur. dit-il en posant sa main sur mon épaule.

Il me caressa, palpant ma peau à la recherche de quelque chose. Si c'était mon soutiens-gorge qu'il voulait arraché, il pouvait chercher un moment ! Il n'avait pas de bretelles. Je le sentais avide de moi. C'est à ce moment là que je fis volte face, plongeant mes yeux dans les siens.

- Selena, je te met au défis de trouver un moyen de me faire peur. Si tu arrive à me faire peur, je te serais redevable d'une chose.

Je pourrais tout lui demander. N'importe quoi de ce que je désirais. Il me suffisait de lui ... faire peur !? Un sourire se dessina au coin de mes lèvres.

- Et... si je n'y arrive pas ?

- Si tu n'y arrive pas, tu devra coucher avec moi.

BAM ! Je ne l'avais pas vu venir celle-là, pour le coup ! Ça avait le mérite d'être clair au moins. Je réfléchis un instant, ce qui parut l'attiser encore plus. Il voulait qu'on joue à ce petit jeu pervers. Et bien soit. Jetant sa cigarette par la fenêtre, il me demanda si j'étais partante. Je pris le temps pour me retourner, jeter ma cigarette comme lui, et de me tourner de nouveau vers lui, en mode encore plus sexy.

- J'accepte avec joie ton défis, William. dis-je en me rapprochant de lui. Et sache que je n'me laisse pas si facilement attraper.

J'avais pris soin de le fixer intensément dans les yeux. J'étais collé contre lui. D'un geste rude, j'agrippais sa nuque et l'embrassais. Il aurait au moins un avant-goût. Je le relâchais ensuite et le repoussait doucement. Je lui fit un sourire coquin avant d'aller m'asseoir sur le petit banc juste à côté.
Faire peur... Idée un peu bizarre en somme, mais qui pouvait se montrer très intéressante. J'ignorais en revanche comment parvenir à mes fins. William n'avait pas l'air d'être le genre de mec facilement impressionnable. Il me fallait en savoir un peu plus sur lui. Peut-être me faudrait-il voler son dossier médial ou autre. J'y arriverais.

- Quand estimes-tu que le délais sera passé ?

Si j'avais 3 minutes ou 3 jours, tout pouvait aller plus ou moins vite.

Invité

Elle accepta, il la tenait dans ses filets. C'était la première fois qu'il lançait ce petit jeu de "fais-moi peur". Même s'il était un adepte des divertissements pervers. Comme torturer un puceau en l'emmenant dans une boite de strip tease, où encore obliger son ex-copine a coucher avec un clochard.

La vie de fils de milliardaire et parfois si ennuyante, qu'il faut bien trouver de quoi s'amuser !

Quand estimes-tu que le délais sera passé ?

Elle n'était pas stupide. De toute manière il n'aurait pas envie de coucher avec elle si elle était conne comme ses pieds. Bien au contraire, elle faisait là preuve d'intelligence. William n'en savait rien. Il pensait à une semaine. Une semaine pour trouver un moyen de lui faire peur, ce devait être largement suffisant. Mais bon, il faudrait aussi attendre une semaine avant de coucher avec elle - car, il en était certain, elle n'y arriverait pas - et ça, il ne voulait pas attendre. Alors, penché vers elle, tandis qu'elle était assis sur un banc dans la salle, il lui dit d'une voix doucereuse et provocatrice :

Disons, une demi-heure. Et pas la peine de discuter, ma belle. Tu as une demi-heure pour me faire peur.

Il n'avait peur de rien. Absolument de rien. Puisque, à New York, l'argent pouvait tout acheter, et tout le monde !

- Disons, une demi-heure. Et pas la peine de discuter, ma belle. Tu as une demi-heure pour me faire peur.

Rien qu'à sa voix, je savais qu'il voulait que le jeu se termine vite. Peut-être croyait-il que j'étais sous le charme, mais il était bel et bien pris dans mes filets lui aussi. Je commençais à bien aimer ce centre moi finalement.

- Ok... me contentais-je de dire en observant la salle.

La secrétaire était là, deux « gardiens » aussi. Je vis un gamin assit sur une chaise, près de sa mère. Je l'avis déjà vu, c'était une sorte d'autiste. Avec un sourire je me levais et allait le voir. Il me suffit d'un tout petit « il est mort » pour le faire sortir de ses gonds. Je jouais mon rôle jusqu'à ce que la sécurité l'emmène. Par chance, la secrétaire avait bougé. Je pus donc voir où William passait ses entretiens. J'avais très peu de temps pour trouver un point faible. Une chose qui le ferait partir en live. Je me débrouillais tant bien que mal pour trouver le bureau, et son dossier. Il était pas mal épais. Avec toutes sortes de délits et rapports sur des tentatives de suicides. Rien de bien entraînant. Il avait un traitement assez costaud, ou autrement dit de la bonne drogue à refourguer ! Ce serait sympa de le côtoyer plus, s'il n'était pas trop cher. Ou qu'il acceptait de payer en nature ! Je me perdis trop et en oubliais presque que le temps m'étais compté !
Bien que je ne dirais pas non à une petite partie de jambes en l'air dans un coin, avec un type comme lui, j'avais aussi l'esprit de compétition ! Son dossier était aussi inutile que les séances de thérapies qu'il suivait. J'abandonnais donc là ma recherche.

Je quittais la pièce et passa devant la porte de mon psy.

- Mlle Parkinson, s'il vous plaît !

- Oui oui, z'avez deux s'condes ? Moi y m'en reste plus beaucoup !

Pas le temps de faire joujou avec lui, il attendrait. J'avais un plus gros poisson à ferrer. Je réfléchissais à ce qui pourrait être ignoble, repoussant. L'idée me vint juste quand j'arrivais au tournant. Il voulait coucher avec moi, on pouvait toujours voir si j'arriverais à l'en dissuader. J'affichais une mine sérieuse en arrivant devant lui.

- Hum... J'crois pas que ça va l'faire, William... Je... J'suis ta soeur !!

Allait-il croire à ce mensonge inventé de toute pièce ? Moi perso, je n'aurais pas eu envie de coucher avec mon frère, c'était assez flippant d'imaginer ressentir une attirance physique pour un membre de sa famille, passé les 5 ans ou tu dis que tu va épouser ton père ! Mais en même temps, outre quelques petits détails caractéristiques, on ne se ressemblaient pas, donc s'il était observateur peut-être ne me croirait-il pas. Moi-même je ne l'aurais pas cru s'il m'avais dit ça ! J'attendis donc une réaction, quelle qu'elle soit. J'espérais qu'il réagisse vite néanmoins, je savais ce qui m'attendais dans tous les cas.

Invité

Hum... J'crois pas que ça va l'faire, William... Je... J'suis ta soeur !!

William ricana. En tout cas, c'était bien trouvé. Si cela avait été vrai, il aurait été terrorisé. En effet, qui dit soeur, dit moitié moins d'héritage. Donc deux milliards et demi qui ne lui reviendrait pas. Et William n'était pas du genre à se contenter de seulement la moitié de cinq milliards.

Non, en effet, il n'avait pas eu peur. Cela pour plusieurs raisons. Certes son père était un courreur de jupons. Mais des jeunes femmes et des jeunes hommes qui lui annonçaient qu'il était leur père, il en croisait tout les jours. Il sautait bien la moitié de ses employées, cela pouvait tout à fait arriver. Mais avant d'arriver à prouver une filiation, il fallait passer par l'équipe d'une dizaine de super avocats de Mr Arlington. Autant dire qu'aucune procédure de filiation ne pouvait aboutir. William resterait bel et bien le seul héritier de son père. Quand à sa mère, son divorce lui ayant rapporté la moitié de la fortune de son mari, soit plusieurs milliards de dollars, elle était bien trop chrétienne pour ce genre d'écarts. Elisabeth Arlington, avoir une fille cachée ? Ce serait la meilleure blague de l'année dans tout New York. Et là encore, William savait que la fortune de sa mère lui reviendrait. Même si l'un de ses parents se remariaient, le contrat de mariage et celui du divorce stipulait bien que seul l'enfant reconnu comme ayant été porté par Mrs Arlington, pouvait avoir droit à l'héritage. De même, il était d'ailleurs persuadé qu'en cas de remariage, Mr ou Mrs Arlington ne le défavoriserait pas, si un autre enfant venait au monde. Et puis, un bébé, de toute manière, c'est facile à tuer.

Selena avait bien trouvé, même si cela ne pouvait être vrai. Qui pourrait croire que Elisa Arlington Grants avait une fille cachée ? De même, si c'était le cas, elle devrait elle même le reconnaître légalement, et là encore, ce n'était pas gagné, car un des plus importants atouts de la belle rousse était sa réputation. Et la réputation, dans la Haute Société New Yorkaise, c'était bien la chose la plus précieuse et la plus utile !

Alors, dans un sourire victorieux, William déclara :

J'espère, dans ce cas là, que tu n'es pas contre l'inceste, sœurette. Car tu as échouée...

William parut amuser de ma réponse. En même temps, c'est vrai que tout ça paraissait peu probable. Il était blond, moi brune, lui avait des yeux noisette, moi d'un bleu océan. Il était bien grand et moi pas. Difficile de croire mes dires dans ces cas là. Et je savais que je n'avais rien à voir avec la branche aristocratique. Nous vivions dans deux mondes différents. Et j'avais horreur de ce que portait ces petites bourges, y avait qu'à mater Sarah ou Maureen pour se rendre compte de la catastrophe. Moi si j'avais un cheveux de travers je n'alertais pas la garde nationale ! Enfin bon.

- J'espère, dans ce cas là, que tu n'es pas contre l'inceste, sœurette. Car tu as échouée... dit-il avec un sourire ravi.

La formulation était étrange, mais il n'avait pas eu peur. Il était donc bien observateur et devait peut-être en voir passer pas mal qui voulait être de sa famille. Ils étaient super riches après tout ! Il devait avoir de quoi se payer une année de cam' tous les jours ! Oui, pour moi le fric servait à me procurer de quoi passer de bons petits moments, joints, alcool, clopes etc...
J'affichais un petit sourire. J'avais quand même gagné. Car même si ce n'était pas vraiment le cas, j'aurais demandé à coucher avec lui en cas de victoire ! Ça revenait au même presque.

- Hum... Ça ne peut pas faire de mal hein... frangin ! fis-je avec un clin d'oeil, me rapprochant de lui. Alors ? Où veux-tu faire ça ? murmurais-je d'une voix sensuelle.

Cela faisait un moment que je n'avais eu droit à quelque plaisirs charnels, et William était peut-être n brin effrayant, mais Dieu qu'il était excitant ! Heureusement que nous n'avions aucun lien de sang, ça aurait été vraiment dégeu' sinon, rien que le mot « inceste » me refroidissait. Qui n'aurait pas eu envie de se taper un frère comme ça !? Moi je dis oui ! Je le fixais intensément, patientant jusqu'à une réponse, un geste. Je me sentais brûlante d'envie.

Invité

Et si on allait chez moi ?

Sa mère était absente, pour l'instant, elle ne rentrerait que dans la soirée, et disparaîtrait, comme d'habitude a l'un de ses innombrable gala de charité. De toute manière, elle se fichait pas mal de qui il pouvait ramener dans sa chambre, tant qu'à l'extérieur, dans les lieux publics, comme l'école, ou encore le Knickboker Club, il ne montrait pas ses divers choix en matière de tirage d'un soir.

Il avait gagné, et ça, ça valait tout les orgasmes du monde ! Surtout face à cette fille si imaginative... Il avait failli y croire à cette histoire de sœur. C'était si invraisemblable. Mais tout le monde connaît l'adage : plus un mensonge est gros, plus il est facile à avaler. Selena était une fille brillante.

Et si tu es gentille, je te filerais certains de mes médocs. Pris à dose exacte, ça peut te décoller le cerveau !

Il jeta un coup d'oeil autour de lui, et, voyant qu'il n'y avait personne, entraîna Selena dans l'ascenseur. Il composa le numéro de son chauffeur, et demanda de venir le chercher au bas du Centre. Alors, sortant de sa poche un foulard noir, il le tendit, et le fit glisser entre les cheveux de Selena, avant de le passer sur ses yeux. Et le garçon, si inquiétant, de dire...

C'est à mon tour de te faire peur...

Isolée, ainsi dans le noir, il en ferait ce qu'il voudrait !

- Et si on allait chez moi ? proposa le beau blond.

Une séance chez le psy ou une partie de jambes en l'air avec un canon ? Allors là y a pas à réfléchir de trop.

- Oui, si tu veux. fis-je avec un sourire.

Il me dit ensuite que si je me montrais gentille, il me donnerais de ses médocs. J'étais certaine que ça devait décoiffer, un petit mélange.

- Je suis toujours trèèès gentille tu sais..

Je lui fis le sourire qui tue, accompagné du petit touché de nuque sensuel. William regarda alors de tout côtés, histoire de s'assurer de notre solitude, et il m'entraîna vers l'ascenseur le plus proche, tout en appelant son chauffeur. Je devais admettre que malgré le fait que les grand bourgeois n'étaient pas mon kiff, ils avaient le luxe d'avoir des gens à leur service pour les trimballer où ils voulaient ! Bon moi je pouvais tout aussi bien voler la première bagnole qui passait, merci ô mon défunt frère, de m'avoir appris tout ça !
William me regarda soudain avec un drôle d'air. Il passa un tissus autour de moi, me bandant les yeux. Il fit un noeud et je me retrouvais dans le noir complet.

- Que...

- C'est à mon tour de te faire peur...

Sa voix était quelque peu inquiétante. * Ma brave petite Selena, tu t'es encore fourré dans une sale histoire ! * pensais-je. J'étais coincée, trop tard pour reculer. Et je n'en avais pas envie. Ce petit jeu m'excitais.

- Alors vas y, Will, fais moi peur ! murmurais-je en réussissant à me coller à lui.

Aveugle, mais j'avais un touché imparable, pour ne pas dire un doigté ! J'étais pris au piège de ce grand maniaque, mais je mourrais d'envie de connaître la suite de l'aventure. Je souhaitais juste ne pas me retrouver dans un endroit trop bizarre ou en compagnie de vous-savez-qui... (non pas Voldemort lol)

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