Relooking ou comment rendre un aspect humain à une rebelle...

James me raconta que sa maison était en rénovation, étant vieille. C'est vrai qu'il habitait un vieux truc. Oh et puis de toute façon je n'avais rien de mieux à faire que de voir où il me conduisais. L'immeuble vers lequel se gara la limo' était tout aussi... petit bourgeois que sa grande maison. Il me fit descendre puis nous empruntions l'ascenseur. Arrivé à l'appartement luxueux, James prit la parole.

- Il devrait y avoir ma cousine, elle est Française et est en vacances ici, à New York.

- Ouais, ouais je vois.

J'écoutais à peine James, occupé à regarder la décoration de ce loft. Trop Buchanan ! Franchement je ne comprenais pas que l'on puisse vivre dans un endroit pareil. James me passa une cigarette, je le remerciais en l'allumant. Il alla près de la fenêtre et ne me regardant pas, continua à parler.

- Tu sais, tu ne devrais pas aller au bal avec Billy. Il se moque de toi. Lui et Sarah, ils se moquent de toi...

- Je vais au bal avec qui je veux. Et crois que Sarah j'en fais mon affaire ! Si elle se moque de moi je t'assure que je le lui rend bien.

Il se comportait étrangement odieux, plus qu'a son habitude. Qu'en avais-je à faire de la petite princesse de l'Upper ?! Son frère commençait tout juste à s'intéresser vraiment à moi, et avec un peu de temps, nos relations évolueraient dans le bon sens. James, bien décidé à m'énerver, continua sur sa lancée.

- Tu vaux plus que cela... Plus que Billy, plus qu'une rebelle. Tu es faite pour être une aristo, Selena

J'ouvris de grands yeux ronds. Et après il osait dire que Billy se moquait de moi ! Je m'approchais de lui, lui faisant face, le regard mauvais.

- Tu m'insulte là ! T'en sais rien de ce que je vaux ou non ! Et jamais, tu m'entends, jamais je ne ferais partis d'une secte que je hais ! Toi je te tolère, mais c'est uniquement parce que nous fait des conneries ensemble et qu'on est solidaire de nos secrets. Mais sinon, n'espère pas me faire changer d'avis comme ça !

Il me mettait hors de moi ! Je ne supportais pas son air supérieur avec moi. Je l'avais vu plus bas que terre et il se permettait de jouer les grands seigneurs avec moi. J'ignorais si c'était seulement pour me rallier à sa cause, ou pour me « protéger » à sa manière, mais une chose était clair dans ma tête, il pouvait toujours courir pour que j'entre dans son petit cercle de bourges, à faire copine avec Sarah et m'habiller comme un clone de cette abrutie ! Une fille arriva alors, sûrement sa cousine, nous dit de ne pas fumer, puis me salua.

- Salut ! Bon, dis-je en écrasant rageusement mon mégot dans le cendrier. Je prend ce costard et j'me tire. Tu deviens trop agaçant pour aujourd'hui.

Même s'il était chiant, je voulais ce costume de pingouin et il allait me le filer. Je tentais de me calmer, ne parvenant pas à oublier cet affront fait quant à ma classe sociale.
Mon cher ami fit tourner la situation comme je le craignais. Il dit à sa cousine que je n'étais pas doué pour choisir mes vêtements. Je m'examinais et ne voyais rien à redire. Il continua malgré tout...

- [...] elle songeait aller au bal avec Billy J. Stone, le frère de Sarah, que tu as vu au dîner avec grand-mère, et elle à eut l'étrange idée de vouloir y aller... en costume.

* Étrange et ton cul il est pas étrange ! Grrr si je pouvais l'étrangler de suite celui là !! *

Son altesse se tourna vers moi, l'air confiant et me sortit une phrase qui me fit flipper.

- Tu ne le sais pas encore, mais c'est pour ton bien. Crois moi, un jour tu nous remerciera.

* Ça m'étonnerais bien ça ! *

Je restais muette, les yeux écarquillés devant ce qu'il venait de me dire. Là ça sentait trop mauvais, j'avais dans l'idée de me barrer vite fait. Il se foutais de moi là ! Je lui demandais un truc et il voulait faire de moi une copie de sa cousine.

- On avait pas dit ça comme ça Jay' ! Je veux pas être transformé en... en ça ! dis-je en désignant Maureen, toute pimpante. Déconne pas avec moi !

Alors que je paniquais, hors de moi, James e raconta les projets de Sarah, quant à mon humiliation et le fait que Billy me lâcherais pendant le bal pour aller retrouver Alistair. D'après ses dires, Billy aurait proposé à James ce petit jeu, d'où peut être l'article de Gossip Girl à leur sujet... Pas Billy ! Il était salaud mais quand même. On avait un plan, il ne pouvait pas tout fiche par terre...
Je ne voyais pas bien qui pourraient être les personnes contre moi. Quoi que, Sarah et sa clique étaient sur le haut de la liste. Lorsque James annonça que sa cousine avait une robe à carreaux qui m'irait parfaitement, l'envie de lui jeter un truc au visage me prit ! Et si moi j'avais envie de jouer avec Billy aussi ?! L'exposition de son plan pour humilier James et mettre à sac sa fête ne me paraissait pas stratagème pour me détruire. James s'était approché de moi durant ma réflexion, sa main posé sur mon bras, se voulant rassurant. Je le regardais, ne sachant que dire.

- Si tu n'accepte pas mon aide, Selena, tu sera définitivement foutue. Compte sur moi...

Non ! Il n'avait as le droit ! Pas pour un stupide bal ! James ne plaisantait pas, ses yeux exprimaient une détermination certaine. Je ne pouvais le laisser tout balancer. Lui seul pouvait réellement m'anéantir. Je baissais les yeux, partagé entre mes sentiments envers Billy et mes obligations envers James. Tout était confus, mais Billy ne pouvais me nuire autant que le bourge. Je me dérobais à l'étreinte de sa main, tournant tout ceci dans ma tête. Puis je me tournais pour faire face à sa cousine.

- Bon... Très bien... Fais tes magouilles.

Je fis volte face, des larmes de colère dans les yeux, que je retenais. J'étais en rage contre James, contre Billy, contre Alistair aussi ! A cause d'eux, c'était la robe ou la mort. J ne savais pas qui disait vrai, j'adorais Billy et supportais James, mais un seul des deux seulement possédait une information capitale. Je levais la main et mis une claque au grand brun, fier de lui. Il fallait que j'extériorise un peu.

- Tu me revaudra ça, crois moi !

Je comptais bien me venger de cet affront. La baffe que je lui avais mise l'avait surpris et j'ignorais s'il allait ou non me la rendre, mais il n me faisait pas peur, j'en avais pris beaucoup d'autre et vu pire que ça. J'aurais pu être plus méchante, mais il ne le fallait pas. James était aussi manipulateur et diabolique que moi quand il voulait, mais là il avait fait fort. Je l'avais pas vu venir.

J'avançais vers Maureen, qui semblait plus que ravie. * tss idiote. Je vous hais ! *

- Pousse pas trop toi. Aller qu'on en finisse.

Je suivis donc Maureen jusqu'à son dressing. Il était remplit... beaucoup trop remplit. Elle devait en porter une par jour au moins, si ce n'était plus. Ça me filais la gerbe de voir comment elle pouvait claquer sa thune dans tant de fringues. La moitié était dans des housses, le reste ne m'attirais pas l'oeil plus que ça. La blonde alla directement prendre une des housses. Comment s'y repérait-elle dans tous ses sacs poubelles ! Elle sortis la robe dont James avait parlé. Une à carreaux écossais. Bon elle était pas mal j'avoue, si je l'utilisais à MA façon. Mais si c'est elle qui se chargeait de moi, ça finirait sûrement en version Barbie, copie factice d'elle...

- Qu'en penses-tu ? Elle te plaît ?

- Que ça me plaise ou pas toute façon c'est la même. Mais bon, c'est pas aussi pire que je pensais.

Je n'allais pas mentir, ça aurait pu lui briser son petit coeur fragile de bourge coincée. Blondie se dirigea ensuite vers un placard remplit de paires de chaussures à talons, toutes de grande marques sûrement. S'en était trop là ! Je ne pouvais supporter plus longtemps cet endroit. Il fallait que je sorte.
Je quittais la pièce discrètement la pièce. C'était trop étouffant pour moi. Dans ce grand couloir, je cherchais une fenêtre, un balcon, peut importait. Je fini par aboutir dans la cuisine, il y avait un balcon. J'ouvris la porte-fenêtre et put enfin respirer de l'air frais.

* Aller ma grande ! On se calme. Tu prends sa robe pourrie, tu la ramène chez toi et tu t'accorde comme tu veux. Y'a des limites à pas dépasser quand même ! Là il abuse ! *

Je sortis mon paquet de clopes. J'avais besoin de fumer pour me détendre un peu. J'avais malheureusement laisser mon herbe chez moi, je me contentais donc d'une simple clope. Je l'allumais, fermais les yeux, me laissant aller contre le mur. J'espérais avoir la paix un moment avant que son altesse revienne à la charge.

J'entendis des hurlements. James criait comme une gamine de 8 ans à qui on a voler sa sucette. Il me faisait pitié et m'empêchais de me ressourcer. Je ne cherchais pas trop à comprendre ce qu'il disais, j'entendis juste « petit con de Billy Stones à terre » mais ne voyait pas trop pourquoi il s'en prenait à Billy alors que c'est moi qui était là. Il ne fallait pas trop en demander à James non plus, ses capacités étaient assez limités, même pour un mec. Je tournais la tête pour les regarder. Ils étaient là, les yeux écarquillés comme deux merlan frit. Ils avaient vraiment crus que j'allais sauter dans le vide pour ça ? Bon d'accord j'en avais eu l'idée, mais 48 étages quand même, j'aurais plus ressemblé à rien un fois en bas. Et, même morte, je voulais conserver ma beauté pale.

- La robe te plais, j'espère. Tu sera magnifique, n'est-ce pas Maureen ?

Qu'il me dise que je serais « magnifique » ça me faisait peur venant de sa part. Jamais je ne l'avais entendu parler de moi en ce termes. Il était trop élogieux pour être sincère.

- Mouais, j'avoue que ça peut le faire, mais pas avec ces horreurs !, dis-je désignant des chaussures à talons aiguilles. Ça je refuse ! Je peux pas, mes pieds sont pas faits pour supporter ces choses là.

Ces chaussures estampillées Jimmy Choo étaient sans nul doute moches. Je ne me voyais vraiment pas parader au bal attifé comme ça ! J'étais plus à l'aise sur le plat, ou avec des semelles compensées, mais les talons aiguilles, très peu pour moi. Il allait quand même me forcer,je le savais. Mais j'avais le droit de protester quand même ! Leurs regards démoniaques et sourires en coin ne me plaisait guère. * « guère » ? Tu parle comme James là, tire toi vite !!! *

- Bon, on a finit là ? Je peux me casser avec ma robe de bal et on se revoit pour ce jour de fête ?

A peine ma phrase sortis, je saisis la housse et m'apprêtais à quitter les lieux. Si je restais trop longtemps en leur compagnie, j'allais me mettre à parler comme eux. Non merci !