Chez Barney's, tu trouve tout ce que tu veux !

Vous rigolez ?! Vous voulez que moi, James Buchanan, descendant de Président, je porte CE truc hideux ?!

La boutique Brooks and Brothers, chez Barney's, résonnait de ses cris scandalisés. Lui, porter ce genre de chose, moitié velours-moitié coton. Le vendeur, retouchant ses ourlets, à genoux devant lui,se confondait en excuses.

Oui, excusez vous, dit James d'un ton glacial, si vous voulez garder votre misérable place.

Il n'en voulait pas au vendeur, mais plus à lui même, voir au monde entier. Il ne savait toujours pas avec qui aller au bal de la Saint Valentin, et surtout pas s'il y serait trompé... Pour cela, l'Humanité entière devrait subir son courroux. James jeta la veste, et enleva le pantalon, déchirant l'ourlet. Il était désormais en chemise et en boxer dans la cabine d'essayage. Il jeta un regard méprisant à l'homme, un peu plus vieux que lui. Celui-çi, agenouillé, sembla se recroqueviller sur lui même.

C'est ça, dégagez mon pauvre ami.

L'homme ouvrit la porte de bois, et sorti à reculons, s'enfuyant dans une remise. A l'intérieur, la plupart des clients étaient des femmes, venues acheter un costume, offrir une cravate à leur maris. James, ne se rendait même pas compte que tout le monde le regardait, alors qu'il fouillait les costumes avec rage. Il ne trouvait rien...

Je suis James Buchanan ! Le petit fils de Mary Eléanor Buchanan Vanderbilt, et j'exige que l'on me trouve un costume décent pour aller à ce foutu bal ! Bordel de merde !

Dépitées, choquées, intriguées ou révoltées, les femmes posèrent leurs articles et sortirent une à une en marmonnant des imprécations maléfiques contre le jeune homme. On sentait néanmoins leur crainte quand il avait prononcé le nom de sa grand mère. Pour une fois qu'elle pouvait lui servir à quelque chose. Le directeur fit sortir les employés et se présenta, humblement devant lui, strict et digne.

Je suis désolé Monsieur Buchanan, mais je vais devoir vous demander de vous rhabiller et de quitter notre boutique, nous allons fermer.

Ne soyez pas stupide, marmona le Petit Prince en envoyant valser une étagère, tentant de trouver la tenue parfaite. Si vous aviez un minimum de décence vous n'importeriez que des costumes italiens ou anglais, et pas ces merde japonaises ou françaises.

Il fouilla, et trouva un costume... Dont le tissus était rayé. Il repoussa la penderie qui explosa un miroir derrière elle. Rien n'était beau ici, ou rien ne l'était plus.

Servez moi un whisky au lieu de pleurnicher sur votre sort. Vous venez d'où ? Du Queens ou quoi ?

Mais l'homme semblait hésiter, balbutiant des mots comme "Sommes pas un Bar... Monsieur Buchanan, je vous en prie sortez..."

Lui tournant le dos, James marmona sans tact :

Donc si mon oncle Alfred qui est à la comission de l'hygiène de la ville venait faire un tour dans votre boutique il ne trouverait rien ? Pas même un pochon de coke dans la poche d'un de vos employé, ou une bouteille de pur malt cachée dans votre bureau ? C'est cela ?

James ne le voyait pas, mais il pouvait presque sentir les gouttes de sueurs qui perlaient sur son visage... La minute d'après on lui apportait un verre. James déboutonna sa chemise, jeta son noeud papillon par terre, et s'assit dans un fauteuil Louis XV. Les employés étaient revenus, le lion était calmé, et ils tentaient de remettre en ordre la boutique...

Spectacle assez incongru que ce jeune garçon même pas majeur, assis dans une posture d'homme fatigué, les jambes écartés et le front posé sur la main, un verre d'alcool dans l'autre, et ces eployés paniqués qui rangeaient des vêtements immondes...

Je marchais dans la 5th en ruminant. Saloperie de rue, j'avais l'impression que le 1009 me narguait, même hors de mon champ de vision, et que l'ombre de James planait sur moi. Il m'avait eu. Ça avait fait rire Tristan. Avec du recul, ouais, c'était drôle, on s'était piégé à deux. Mais amer pour moi. Non pas que ma cavalière ne soit pas belle ou quoi. Merde, une aristo quoi. Du coup, je devais me dégotter une vraie tenue, digne d'un Galloway de l'empire du pétrole. Le menteur piégé dans son mensonge. Tisse une trop grosse toile et tu t'y prendras les pieds.

Bon sang qu'est-ce qui m'avait pris ? Con de lunatique ! Abruti du Michigan ! Crétin ! J'étais en pêtard contre moi, contre James, contre le Dragon, contre le monde quoi. Et Tristan qui se marrait. C'est vrai que lui aurait évité l'emmerde. Je lui demanderai conseil la prochaine fois. Goguenard, il m'avait proposé de me prêter un de ses costumes, hors de prix. J'avais refusé, arguant qu'avec mon habileté, j'arriverais à lui pourrir son costume. Et puis, autant en avoir un qui me soit propre, en guise de souvenir et de pense bête.

Le plus effrayant dans tout ça c'est que ça m'avait plut de jouer les arisos, j'avais trouvé ça aussi naturel de respirer, malgré un léger décallage entre moi, et la troupe Buchanan...

Je m'arrêtais devant Barney's, autant commencer par là. Je poussais la porte en soupirant. La galère. A peine j'avais fait quelque pas, que je sentis qu'on me regardais bizarrement, il faut dire que je n'étais pas sur mon 31, plutôt sur un -31 par rapport à la norme de ces lieux. Je plaquais un sourire sur ma face et traçais mon chemin. Je rentrais dans Brooks and Brothers, avant de me figer sur place, comme un imbécile.

Pourquoi il est là lui ?

Malédiction, pourquoi fallait-il qu'il soit là le seul jour où je fous les pieds ici ? Je regardais la boutique. Il y avait eu un ouragan ou quoi ? Je captais que James Buchanan, si digne et exemplaire tronait sur un fauteuil, en boxer, chemise ouverte, un verre à la main, dépravation icarnée.

En calebute. Pense à autre chose, tu détestes ce crétin pédant !

Je ne pouvais pas tourner talon sans me voiler la face, pas de sortie digne. Hé merde. Je snobais un vendeur qui me demandais ce que je cherchais pour aller me planter devant le Petit Prince, en évitant de songer qu'il était plutôt du genre canon, et presque à poil. Mentalement, je me le représentais en roitelet arrogant.

James. Tu tombes bien. J'ai besoin*de te coller ma main dans la tronche* de ton aide. Pour trouver une tenue pour le bal. Rien de plus.

Ça m'avait bien écorché la gueule de lui demander ça. Les vendeurs semblaient choqués, surpris... C'était lui, l'ouragan ? M'étonnerait à moitié tiens.

James. Tu tombes bien. J'ai besoin de ton aide. Pour trouver une tenue pour le bal. Rien de plus.

Une tenue pour le bal, ah ! oui, c'est vrai, il y allait avec Maureen. Une fois dépassé l'idée qu'il n'était pas de Galloway Petroleum, il semblait avoir perdu de sa flamme. Il se mouvait bien, pourtant, dans le monde de James, hier soir. Tout en finesse, tout en élégance, en demi-mot et en fourberie sous-jacente. Il ferait un Prince de New York exceptionnel...

Je m'entame au Whisky, Alistair. Depuis près d'une heure ils présentent devant moi toutes sortes de costumes, de smokings mais rien d'intéressant. Deux étages de fringues, et rien à acheter. Rien... J'aurais dû prendre le jet de mon père et aller à Londres...

Il haussa la voix vers le patron qui tentait de garder un semblant de dignité maintenant que certains clients étaient revenus.

Au moins sur Savile Row ils savent ce que c'est l'élégance !

Il s'enfonça dans le fauteuil, faisant glisser ses pieds nus sur la moquette de la boutique. En fil de soie, sans aucun doute. Il se servit un autre verre, et tendit la bouteille à Alistair...

Je veux pas être le seul, s'il te plait.

Ho par Saint George ! Avait il dit s'il te plait ? L'alcoolique de service en était il arrivé à ce point, d'être si malheureux, que l'idée de boire seul l'effrayait. Il devait y avoir de ça, en effet. Mais James savait aussi qu'il avait en face de lui quelqu'un de très particulier. Une sorte de caméléon, qui se fond dans les diférends univers qu'il traverse.

En somme, quelqu'un de dangereux.

J'avais pas remarqué que tu tournais au Whisky, crétin.

J'avais une envie folle et impétueuse de le chopper par le col et de le secouer un bon coup. Monsieur et ses rêves de grandeur, qui chialait dans l'alcool. Une bouffée de colère m'envahit. Se laisser aller ainsi à l'alcool, c'était méprisable. Il ne valait pas mieux que ces paumés dans le caniveau, sauf peut-être, que l'étiquette sur sa bouteille était plus prestigieuse.

Je ne voyais plus devant moi l'héritier Buchanan, je ne voyais qu'un faible qui noyait des soucis futiles dans de l'alcool. Je récupérai la bouteille, j'hésitai encore sur la démarche à suivre. Le patron guettait ma réaction. Ma décision fut prise, et temps pis si je froissais un certain égo. Je m'envoyais une rasade de whisky - au moins, c'était pas de la piquette - puis posais la bouteille sur un présentoir, à côté de moi. James paraissait tellement grotesque, grossièrement enfoncé dans son fauteil que j'avais envie de rire. Je me rapprochais encore un peu. Ce que j'allais faire était sans doute risqué, mais bon. Je lui pris son verre des mains en le fixant droit dans les yeux. Je le tendis sans mot dire à un type qui passait par là, un employé sans doute.

Maintenant, t'arrêtes tes conneries, Buchanan. Regarde-toi ! On dirait une de ces loques qui gerbent tout ce qu'ils savent dans les caniveaux ! REGARDE TOI BORDEL !

Je l'attrapais par le devant de sa chemise et le tira vers moi.

Redresse-toi ! T'es un homme ou un mollusque décerbéré ?!

Nous étions dangereusement proches l'un de l'autre, cela dit, j'étais vraiment énervé. Je détestais les gens qui se laissaient aller aussi stupidement, chialant sur leur sort. Un silence ahuri trainait dans le magasin. Pour quelqu'un habitué à se faire discret, là je battais les records.

Qui est-ce que j'ai en face de moi ? James Hector Buchanan, LE James Hector Buchanan, celui qui compte bien être roi, ou un sale môme pleurnichard qui mérite une bonne raclée ?

J'étais partant pour la lui mettre sa raclée. Une partie des paroles d'une chanson me vinrent à l'esprit après ma diatribe. "Nur wer frei ist, ist ein König". Seul celui qui est libre est un roi. Tant qu'il resterait dépendant d'une putain de bouteille, jamais il n'atteindrait ce qu'il visait. J'eus envie de rire, soudain, parce que je me rendis compte que ça devait ressembler à ce qu'aurait pu dire le Dragon, avec moins de diplomatie, avec toutes les qualités d'un petit Lord de Détroit, mauvais garçons de New York la majestueuse.

Il le tenait par le col, à quelques centimètres de lui et de sa bouche... Elle sentait le whisky à peine bût, il sentit bon. Que pouvait il y comprendre, lui, le mec qui sait que sa vie est merdique, qui sait que son enfance, que son adolescence, la fréquentation funeste du crime et des usines désaffectées, tout ça ont fait de lui un être fort, plus fort que lui, petit Prince d'un royaume trop grand. Il devait bien l'apprécier, ce petit prolétaire, puisqu'il se sentait irrésistiblement attiré par lui... Une seule, apparemment n'avait pas suffit. Et maintenant que son univers s'écroulait miettes par miettes, il n'avait besoin que d'être prêt d'un corps chaud, de quelque chose d'humain et de vivant. Pour ne pas se sentir crever.

Il passa son bras par dessus l'épaule d'Alistair, et s'approcha de son oreille, pour lui murmurer :

Tu crois que c'est simple peut être ? Oui, tu le crois. Même moi j'y ai crus. J'ai pensé qu'on pouvait tout acheter, de la simple prostituée au prof particulier, que le monde était consommable, et pourtant, il y a quand même des choses qui me sont refusées.

Il se rendait compte qu'il parlait comme un soulard, comme l'alcoolique qu'Alistair décrivait.

Ok, je suis saoûl... Mais avoue que je t'excite, avoue que tu aimes quand je te mordille l'oreille...

Et il s'exécuta, grignotant comme une pâtisserie l'oreille d'Alistair, avec douceur et délice. Il n'était plus tenable, il avait envie de lui, immédiatement, à la vue de tout ces pauvres vendeurs. Que pouvait il y comprendre, de toute manière ?

James était dans un état pire que ce que je pensai. Dans une autre situation, je pense, j'en aurais sans doute profité, mais là, j'étais trop énervé. Et voilà qu'il se prenait à un pseudo jeu sensuel, me mordillant l'oreille. Il fallait que je garde la tête froide.

Regarde toi, mon pauvre vieux. Tu me fais pitié. Tu te laisses bouffer par le monde sur lequel tu veux régner, murmurai-je.

Je fermais les yeux un instant. Lui, il avait toujours eu ce qu'il voulait. Ou presque, et maintenant, il était face à la réalité : on obtient pas toujours ce qu'on désire. Ça, j'en avais vite eu conscience, on y avait remédié à notre façon, avec mes frères. Ça ne nous avait pas menés bien loin. Ulysse en prison, moi en maison de redressement, seul Tristan avait réussi à s'en échapper un peu mieux. J'avais fini par plus ou moins me contenter de ce que j'avais, ne pas trop espérer, ne pas trop demander, mais garder un peu de ce rêve lointain, où on pourrait avoir ce qu'on voudrait, peinard...

Je relâchais légèrement James, toute véhémence envolée, le repoussant légèrement, de façon à être face à face. Lui donnerai-je ce qu'il voulait ? J'étais assez faible pour le vouloir. Je n'étais rien de moins qu'humain. Je lui saisi le visage, le forçant à me regarder droit dans les yeux.

Relève la tête et bats toi. Bats toi pour ce que tu veux. Rien est simple dans cette putain de vie, pour avoir quelque chose, faut le vouloir, montrer les crocs, être prêt à tous. Alors ouais, des fois, t'as envie de lâcher prise, de tout noyer dans l'alcool, la drogue, tout ce qui traine. Dis moi qu'une fois dans cet état, tu arrives à te regarder en face.

J'attendis un instant, mais avant qu'il parle, je lui posais les doigts sur les lèvres, avant de m'amuser à parcourir son visage, du bout des doigts.

Non. Ne dis rien. Agis. Prends ta vie en main. Fais des choix. Va de l'avant. Et ne regrette rien.

Invitation ? Leçon de morale ? J'en savais rien. C'était pas moi qui disait ça. Ça ne me ressemblait pas. Et moi dans tout ça ? Que dalle. Je n'étais qu'un pion sur l'échiquier, un Fou, un marginal, qui ne savait pas vraiment quel Roi et quelle Reine protéger ou faire tomber...

Ce crétin était censé être chez Barney's, et bien sur il n'y que moi pour allez! Merci Grand-mère, je n'avais rien de mieux a faire! Franchement il pourrait pas allumer son portable, ou s'il est allumé regarder ses SMS! je ne sait pas ce qu'elle a trouvé dans sa chambre , mais elle avait l'air en rogne... Me voila là , arrivée, enfin... ce n'était pas si loin de mon loft a pied... mais j'ai quand même eu le temps de ruminer mes sales pensées a son égard! Saleté de cousin! De toute façon, il fallait que je m'achète de nouveau vêtements, j'ai oublié quelques trucs dans ce foutu pensionnat. Le portable dans un main, le sac sur l'épaule, Je pousse la porte a tambours, M'avance et cherche dans les rayons ce foutu cousin! Le voila, chez Brooks ans Brothers... , de là ou je suis je ne le vois que de dos, mais ... j'hallucine ou il est en caleçon? Je n'y crois pas, il est avec un type... qui me dit quelque chose... de la ou je les voit je peux pas voir grand chose ceci dit... Je remarque le décor , quelques problèmes... un miroir cassé, une penderie a terre, une bouteille de Whisky posée près d'un fauteuil, et des vendeurs dans tous leurs états, regardant mon cousin d'un drôle d'air... J'essayais d'identifier , le garcon, et le voila qui se retourne soutenant mon cher cousin, lui caressant presque le visage... J'en avais assez vu, ce type, c'était Alistair, mon cavalier au bal... Je dirais a Grand-mère que je ne l'avais pas trouvé ... Je savais comment me venger du sale coup qu'on avait essayé de me jouer...

Non. Ne dis rien. Agis. Prends ta vie en main. Fais des choix. Va de l'avant. Et ne regrette rien.


Il révait, on lui faisait une leçon de morale... Désormais de nouveau en face d'Alistair, James n'en croyait pas ses yeux...Le Père Brown servait à ça ! Les hommes avaient des fonctions, des postes prédéfinis par Dieu : "Toi tu sera prêtre, tu es doué pour écouter les gens, toi tu as l'oreille musicale, tu sera musicien, et toi James, tu n'as rien, à part du fric; mais tu dirigera le monde..." Voilà, voilà comment cela se passai, il en était certain. Et lui, sans ces foutu bout de papier verts, il ne servait à rien dans ce monde, il ne l'embellissait pas, il ne le rendait pas meilleur, il ne créait rien. A part plus de blé, plus d'argent pour les multinationales et donc pour lui. Ce dégout de la vie... le dégoûta. "Je vais finir par devenir comme toi, Alistair, un rebel..." pensa t il. En attendant il n'aimait guère que dans ses divagations alcoolisées, on lui fasse la morale.

Je ne sais pas si tu le sais mais y a déjà un prêtre qui me sert de professeur de conscience. Tu veux que je me batte pour ce que je désire?

Il s'était de nouveau rapproché, et touchait désormais le torse du beau musicien...Il comptait lui montrer comment James Buchanan se battait...Il fit lentement descendre sa main, et avant qu'il n'ait put l'en empêcher, la glissa sur son entrejambe."Appréciable, pensa t il"

Et toi, Alistair, c'est quoi ton choix, avait il susurré.

[Dslé c'est court maismoi même je suis à court...de temps ]

Je ne sais pas si tu le sais mais y a déjà un prêtre qui me sert de professeur de conscience. Tu veux que je me batte pour ce que je désire?

Mon avis ne compte pas James. C'est ta vie pas la mienne.

Il s'était rapproché de moi, touchant mon torse.

T'es en train de perdre le contrôle, Alistair... Ça va foirer...

Sa main descendit lentement. Non. Il n'allait pas oser ? Non. Pas devant tant de monde. Il allait pas faire ça... Si. Il avait osé. L'alcool avait un sacré effet désinhibant. Surtout sur James apparemment. J'étais complètement figé. Il fallait que je le repousse, quitte à lui mettre une mandale. Mais en même temps, c'était pas désagréable... J'avais totalement perdu le contrôle.

Et toi, Alistair, c'est quoi ton choix

Oh merde dans quoi je me suis embarqué ?

Je le repoussai à nouveau en lui envoyant un coup de poing, pas vraiment violent, dans la mâchoire. Non. Même si j'en crevais d'envie, je ne devais pas céder. James s'accrocha ou me tira plus ou moins, si bien que je perdis l'équilibre. Je lui tombais dessus. Nos lèvres se rencontrèrent. Je l'embrassais. Je venais de céder à une pulsion, d'abandonner ma résolution de le tirer de ce mauvais pas, dans le seul but d'en tirer du plaisir personnel.

Why can't you let me be / Is nothing else important / Does my mind mean more to you / Cause if I carry on / Deliver Us from Evil / Screaming for your vanity.

Pourquoi ne me laisses-tu pas exister ? / Y a-t-il quelque chose d'autre qui soit important ? Mon esprit signifie-t-il plus pour toi ? / Parce que si je continue. / Délivre nous du démon. / Criant pour ta vanité.

Ces paroles hantaient mon esprit.

On ne devrait pas... soufflai-je d'un ton un peu torturé... Pas ici...

On ne devrait pas... soufflai-je d'un ton un peu torturé... Pas ici...

Il n'aimait pas ce ton torturé, ça sonnait hypocrite, un peu faux. Il l'avait frappé, tant et si bien qu'il en avait perdu l'équilibre, s'était écrasé sur moi, et en avait profité, abusant de ma faiblesse alcoolisée... Le monstre, pensais je le regardant. Adorable monstre...

J'ai une grande maison dans les Hamptons, on oublie NY, on oublie le Bal, on oublie la vieille et le Liechtenstein... Ou l"Argentine ! L'Argentine, c'est parfait... Mais pour l'instant, j'avoue que l'idée de faire l'amour avec toi sur la moquette d'une boutique de luxe, c'est très excitant...

Il s'acharnait à embrasser son cou, jil se sentait de plus en plus excité, et le bruit de la boutique, à côté, n'avait que peu d'importance... Il n'y avait que ses yeux, et ses doigts agiles, comme sur des cordes de guitare...

Mais son portable se mit à vibrer. Il en était encore à embrasser son torse. Intrigué, James se détacha d'Alistair, et ce non sans regrets... "Message Text from : Selena" Que voulait elle donc, se demanda James, lui refiler de la drogue ? Lui vendre sa came, encore ?

Je dois y aller, marmona James, un peu paniqué à l'idée de devoir rencontrer la jeune femme.

La minute d'après il renfilait sa chemise dans les couloirs des chez Barney's en direction de la sortie... Alistair avait céde de toute manière, le jeu n'en valait plus la chandelle...