Tiens, ça faisait longtemps, limite tu m'as manqué.

J'avais pris des affaires à la hâte et m'étais un peu maquillé histoire de paraître moins cadavérique. Ça faisait bien une semaine que je n'arrivais pas à fermer l'oeil et ne mangeais rien, vraiment affectée par le retour de l'être qui m'avais sali au fond de moi.

Lorsque je sortis, je prenais soin de regarder de chaque côtés, comme pour vérifier qu'il n'était pas dans le coin. J'étais vraiment devenu paranoïaque et le moindre bruit me faisais sursauter d'effroi.
J'arrivais vite au bar. Le M&G était un endroit sympa. Ça faisait un peu gay sur les bords, mais au moins j'étais presque sûr que Cassandre ne me chercherait pas ici. J'attendis patiemment, me demandant si Billy allait bien, si ma présence lui avait un tant soit peu manqué et ce qu'il avait fait tout ce temps. A moi, il me manquait. Il pouvait être le pire des salauds quand il s'y mettais, mais c'était plus fort que moi, cette personnalité, ce visage et son corps, tout me plaisait chez lui ! J'en étais raide dingue, même si je ne lui disait pas tout.

La porte du bar tinta. Je levais levais les yeux timidement et vis Billy avancer vers moi, d'un pas hésitant.

- Salut ! T'sais que t'es affreuse ? Tu fais vraiment peur !

Je lui souris timidement, pour m'excuser. J'avais envie de pleurer de le laisser me voir dans un état de tel frayeur, de laideur !

- Excuse moi... balbutiais-je, au bord des larmes.

Le fait qu'il me trouve horrible me faisait mal, lui qui m'avait trouvé si belle la dernière fois. Je n'avais mis qu'un vulgaire jean et un vieux T-shirt de groupe de rock, à mon frère. Pas très sexy tout ça, pour le beau Billy Stones. Je m'en voulais terriblement et osais à peine le regarder dans les yeux.
Un serveur arriva alors. Billy lui demanda un café.

- Pour moi ce sera un whisky sans glace !

J'avais besoin d'un remontant et un banal café ne suffirait pas. Billy s'assit enfin. Je levais mes yeux fatigués vers lui. Il était vraiment beau et je laissais un sourire s'échapper de mes lèvres. Je vis ensuite qu'il portait un bandage au bras.

- Tu t'es encore blessé ? C'est exprès pour que je te soigne une nouvelle fois ou c'était involontaire ? dis-je avec un sourire et un clin d'oeil complice, comme si tout allait bien.

Billy avait le chic pour se retrouver en sang en toute circonstance. Me sentant vraiment mieux face à ses prunelles bleu qui me toisaient, je me sentis revivre quelque peu. Sa présence me faisait étonnement du bien. Plus efficace qu'un psy.
Nos commandes arrivèrent.

- Je suis désolée de t'accueillir avec une tête aussi horrible ! Mais j'ai pas fermé l'oeil depuis 8 jours, alors bon. Je suis contente de te voir.

J'étais profondément heureuse d'être avec lui. J'aurais voulu l'embrasser, mais avec cette dégaine repoussante, il m'aurait tout au plus baffé !
Quand je pensais que les somnifères n'avaient même pas réussi à faire un semblant d'effet, c'est que je devais vraiment être a plus mal. J'aurais adoré pouvoir dormir et ne rien rêver, oublier le visage effrayant de Cassandre, réussir à faire une nuit complète sans me réveiller en pleurs, hurlant ou voulant mourir.

J'étais vraiment mal à l'aise en sentant les regards de Billy sur ma dégaine. Je ne savais même pas pourquoi j'étais venu comme ça, aussi laide et indésirable. Ce n'était pas le meilleur moyen pour séduire, surtout Billy.

- Depuis huit jours ? Qu'est-ce qui t'arrive, penser à moi t'empêche de dormir ?

J'eus un sourire amère. Si seulement ça pouvait être ça ! Ça aurait été milles fois plus agréable comme insomnie. Comment lui dire ce que j'avais sur le coeur ? Billy s'en moquerait comme il se moquait de tout – y compris de moi peut être.

- J'aimerais te dire oui, mais... Ce n'est pas aussi réjouissant que ça.

Loin de là même !
Cassandre... Je ne savais même pas s'il l'avait rencontré, s'il lui avait parlé ou pas. Je me sentais si seule et sans défense face à Cassandre, sans James pour le faire déguerpir de nouveau. Qu'est-ce que Billy allait pensé de moi s'il apprenait ce que Cassandre m'avais fait subir ? Il me trouverais – comme moi – sale, répugnante, bonne à tuer et indigne ! Des larmes coulèrent à l'idée de me faire rejeter par la seule personne qui trouvait un intérêt à mes yeux.

- Excuse moi ! dis-je en étouffant un sanglot.

Personne n'était au courant, même pas mes parents. J'avais avorté bien avant qu'ils ne découvrent me grossesse, James avait fait fuir l'infâme. Je n'avais pas fais de thérapie, préférant rester seule et me complaire dan une vie de débauche. J'allais bien jusqu'à ce qu'il revienne.
Je pris la force de bouger d'une chaise, pour me rapprocher de Billy. J'avais besoin de lui. Je me permis de me blottir contre son torse, ne sachant pas s'il allait me jarter ou pas.

- Me laisse pas toute seule. Si tu savais comme j'ai peur ! Si tu savais ce qui m'arrive...

C'était si affreux, je revoyais la scène dans ma tête. Toute cette violence, ces hurlements déchirés dans la nuit, sans personne pour m'entendre et me sauver. J'étais persuadé qu'il était revenu pour finir ce qu'il avait commencé. Et ce connard de James s'était fait embarqué à cause de Billy et moi, et maintenant j'étais dans la merde. Je n'avais rien à offrir à Cassandre de plus que l'argent que James lui avait filé !

J'essayais de me reprendre. J'avais déjà horreur de paraître si désarmée, si fade. La faiblesse me donnait envie de vomir. Selena Parkinson ne devait pas faillir ! Graham aurait dit d'aller de l'avant, de faire confiance, de boire un coup et de trouver une solution. Mais ces conseils résonnaient si loin dans ma tête (de suceuse). Il fallait prendre le courage d'avouer ce crime. C'était trop lourd pour moi seule, mais je ne pouvais me permettre de faire porter ce fardeau à Billy. Billy... * Il est tellement merveilleux, je suis désolée... * je levais les yeux vers lui, me redressant. Mes tremblements se calmaient. Nos boissons étaient arrivé. Je pris mon verre et en bus une longue gorgée.

- Billy... Il faut que je te dise... ça n'a rien à voir avec toi ce... ce que tu vois aujourd'hui. dis-je en me désignant. J'ai... Est-ce que tu connais Cassandre MacLochlainn ?

Je préférais être sûr qu'il ne le fréquentais pas, pour me rassurer qu'il n'était pas de mèche et que ce qui s'était passé le soir du bal entre lui et moi était bien sincère et sans pensées malsaines.

Billy tenait à ce que je lui raconte ce qui m'arrivais. Mais était-ce un réel intérêt, ou seulement pour se débarrasser pus vite de cette chose affreuse avec qui il conversait ? Peut importait, j'avais besoin de me livrer et il était le seul à qui je faisais un minimum confiance dans cette ville remplie de ces chacals d'aristo !

- Oui, vite fait, pourquoi ?

Le « pourquoi » ! à cet instant, je savais que je ne pouvais plus reculer. J'en avais trop dit pour ne pas lui raconter ce qu'il m'avais fait et ce qui faisait que j'étais dans un tel état de délabrement. Mais... Pourrait-il accepter cela ? Serait-il à même de ne pas me juger et m'aider ? Je l'aimais beaucoup, je l'aimais même tout court, depuis si longtemps sans jamais avoir réussi à l'aborder autrement qu'en soirée ou alors comme dernièrement, en lui faisait office d'infirmière ! Et là, maintenant qu'on était plus ou moins amis, il me fallait lui raconter un terrible secret, immonde et douloureux, qu'une seule personne hormis moi connaissait.
Je pris une profonde inspiration, afin de calmer ma panique mon hésitation. Si j'avais voulu sortir, pour la première fois depuis un semaine, et le voir, lui, Billy Stones, ce n'était pas pour lui dire que j'avais un problème et me barrer sans avoir vidé mon sac. Je tentais de le regarder dans les yeux – ses magnifiques yeux bleu qui me faisais me perdre dans un bel océan.

- en fait, il... il m'as...

J'hésitais vraiment, qu'en aurait-il à faire de ma vie, et surtout de mes problèmes, lui qui devait en avoir bien plus souvent ! En même temps, il n'avait jamais dû vivre un tel traumatisme qu'une agression aussi violente et ne pourrait peut être pas comprendre, malgré toute l'intelligence dont il disposait. Si je lui disait, me trouverait-il moins attirante et la nuit du bal se reproduirait-elle un jour ? J'espérais de tout coeur qu'il ne me trouve pas dégoûtante et me désirerais encore.

- Cassandre... un soir où je rentrais chez moi, j'ai croisé sa route. C'était si affreux ce qu'il m'as fait ! pleurais-je en me jetant à son cou. Il m'as agressé... vio... Oh si tu savais comment ça été atroce de vivre ça ! Il y prenait tellement de plaisir. Oh Billy...

C'était plus que je ne pouvais en supporter. Je me souvenais trop bien son rire ignoble lorsqu'il m'avais agressé. Sa violence et ses yeux cruels m'avais marqué à vie. A tel point que je n'arrivais plus à faire un pas dans la rue sans me demander s'il n'étais pas derrière moi, à m'attendre pour recommencer ses horreurs.

- Il avait quitté le pays, mais il es revenu ! Et je... Je l'ai vu ! S'il n'y avait pas eu Alistair, je n'sais pas ce qui se serait passé. couinais-je, toujours accroché à son cou.

Je n'arrivais pas à croire que j'ai pu lui déballer tout ça d'une traite, sans même m'arrêter pour me soucier de sa réaction. C'était maintenant que j'allais voir s'il allait me jeter en beauté, me trouvant soudain inintéressante, ou bien s'il allait rester, me consoler, m'aider à me sentir mieux. Sa présence y faisait déjà beaucoup, mais j'avais besoin de savoir concrètement qu'il ne m'abandonnerais pas comme une merde. Je souhaitais tant rester dans ses bras, comme si personne ne pouvait me faire du mal, pas même Cassandre. C'était con peut être, mais je ressentais une telle chaleur émanant de Billy.

Comme je m'y attendais, Billy ne savait pas quoi dire. Qu'aurait-il pu dire de plus !? J'étais tellement mal du retour de Cassandre que j'ignorais si j'aurais pu écouter une voix qui avait un semblant de raison ! Réaction plus inattendue en revanche, Billy me serra contre lui. Je me blottis d'avantage dans ses bras, ça me rassurait. Il ne me trouvais donc pas affreuse comme je le pensais. Il était là, me réconfortant, il était vraiment merveilleux, je savais avec encore plus de certitude pourquoi j'avais un – énorme – faible pour lui.

- Si tu veux bien on bouge ? Je connais quelqu'un dans l'opéra du coin, peut être qu'il y a quelque chose de prévu pour aujourd'hui !?

Je réfléchis un peu. M'aventurer si loin dans New York me faisais flipper, Cassandre pouvait se montrer à tout moment, mais en même temps, j'étais avec Billy, je ne craignais rien, il savait se défendre !

- Alors ça te dit ? Sinon on peut faire autre chose.

Peut m'importait ce que l'on faisait, tant que je pouvais passer du temps avec lui, ça me convenais parfaitement !

- On fait comme tu veux, j'te suis. dis-je avec un demi sourire, en essuyant mes larmes.

- Pleure pas, ça va te rendre moche

J'eus un petit rie. Il n'avait pas tort sur ce coup là ! Je faisais peur à voir, et sûrement encore plus maintenant que j'avais pleuré.

- Attends moi une seconde, j'reviens !

Je me levais pour aller vers les toilettes. De là, je regardais un peu ma dégaine. J'eus envie de pousser un hurlement tellement je me faisais peur. Ne pas dormir c'était franchement pas cool ! Je fouillais mon sac à la recherche de quelque chose pour camoufler le massacre, améliorer un peu mon apparence. Heureusement pour moi, j'avais pour habitude de garder du maquillage sur moi. Je me passais le visage sous l'eau, afin de me rafraîchir un peu, puis je me remaquillais. Si je sortais en public avec Billy, il ne fallait pas non plus faire peur ! J'imaginais les remarques « Ah Billy sort avec un déchet ! C'est déplorable. » ou encore « La Parkinson est avec Billy ? Le pauvre, elle est trop effrayante et repoussante ! » enfin des trucs du style.
J'avais une tête déjà plus d'être humain normal. Je passais mes doigts dans mes cheveux, essayant de les lisser, de faire quelque chose de plus sympa. Et pour finir, histoire de plus me ressembler, je déchirais un bout de mon T-shirt et de mon jean. C'était histoire de une de faire rager ma mère avec ça et ensuite pour retrouver un semblant d'attirance dans le regard de Billy. Puis, enfin, je revins vers lui.

- Voilà. C'est déjà mieux comme look non ? Ça te plaît ?

J'espérais avoir réussis. J'avais toujours une tête pale et des cernes certes, et n'était pas des plus sexy dans ce jean, mais au moins, malgré le fait que je me sente mal, j'avais à cœur de plaire à Billy. Au moins un homme qui m'appréciais pour ce que j'étais, il méritait plus de considération.
On put quitter ce bar. Je pris la main de Billy, ce qui me fit un peu rougir. Peut être un geste un peu idiot de ma part, mais au moins comme ça, je ne le perdrait pas ! Et j'aimais le contact de sa peau avec la mienne. * ça y est ! Revoilà le nuage Billy, je plane u_u Il va me prendre pour une folle si ça continue ! * Je ne pouvais paraître plus folle que 10 minutes auparavant !

Billy me regarda de la tête au pieds, puis me dit qu'il avait déjà vu mieux. J'étais un peu de son avis, mais on faisait avec les moyens du bord.

- bon je te laisse, vu comment tu es habillé... je vais pas rester avec toi, j'espère que tu le prend pas mal... C'est pas contre toi !

Je restais sur le cul là. Après m'avoir proposé de sortir il allait me planter là ! J'hallucine ou bien !
Il se leva et pris sa veste pour sortir. J'étais là, debout comme une idiote, planté par Billy Stones ! Je me sentais conne et ne comprenais pas son attitude. Le temps de me ressaisir, il était déjà sûrement dehors. Je pris mon sac et le suivit. Il allait pas se défiler quand même, il jouait non ? ... il fallait que j'en ai le cœur net.
Je sortis et le trouvait là, assis sur le trottoir, cherchant quelque chose. J'eus malgré moi un sourire attendrissant, tant il était beau, mais j'étais un peu remonté qu'il ait voulu me lâcher après que j'ai fait un effort. En effet j'avais un look plutôt étrange pour une sortie avec lui, mais je n'avais pas prévu de me balader comme ça. Il n'allait pas se la jouer avec moi. Il cherchait sans doute un briquet, étant donné le fait qu'il avait une clope à la bouche. Je sortis le mien, puis me posais à côté de lui, tout près, en allumant une cigarette sous ses yeux.

- C'est pas un truc comme ça que tu cherche ? demandais-je en lui faisant miroiter mon briquet. Tiens, j'te le passe.

Ou pas ! Je retirais la main en souriant, avant qu'il ai eu le temps de le prendre. Il voulait jouer , on allait jouer. Voyant son regard, je me résignais à lui filer le briquet.

- Bon ! On fait quoi ? Tu vas pas aller seul à l'opéra, ça craint ! Et je peux être de très bonne compagnie tu sais.

Oui ON était là et ON allait rester un moment ensemble. Je n'avais pas l'intention de le quitter si tôt, pas maintenant que sa présence faisait effet sur moi.

- Te la joue pas avec moi, Stones. dis-je en lui donnant un léger coup d'épaule. Je sais qu'tu m'adore et c'est pas des fringues qui vont nous empêcher de passer du bon temps ensemble hein !

Tout du moins, je l'espérais. Ce n'était même pas une question que j'étais protégé avec lui, c'était juste que j'avais réussi à le fréquenter et que je ne voulais pas le perdre comme ça. Surtout qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver (hein xD). C'était peut être la seule personne à qui je tenais réellement, j'avais besoin et envie de lui. Je souhaitais qu'il ressente la même chose et comprenne à travers mes yeux ce que je pensais.

- Nan sérieux, reste avec moi. J'ai vu personne depuis des jours et si on sort, j'te promets d'être au top niveau, comme la bonne petite Selena que tu as toujours vu jusque là !

Fini les pleurnicheries et la peur. Je voulais être avec lui, et s'il me fallait le suivre pour cela, je crois que j'en aurait été capable. Il craquerait sûrement avant qu'on en arrive là, mais quand même ! Allez craque !!! sinon je te calmerais avec mon arme fatale, le baiser magique. Oui j'avais une envie folle de l'embrasser, qui pouvais-je, même sans lui montrer trop, je l'aimais énormément.

Il ne répondait à aucune de mes paroles. Il m'agaçais fortement. S'il ne voulait pas de moi, qu'il le dise une bonne fois pour toute ! Je me sentais déjà assez mal à cause de Cassandre, plus son regard à mon entrée dans le bar, mais là, c'était le comble de tout ! Je ne savais plus quoi faire pour qu'il daigne me regarder, me répondre ! Qu'attendait-il de ma part ? Que je le supplie ? Que je le frappe ? Que je me casse ?

Il écrasa sa cigarette par terre et se releva, sans même un regard dans ma direction, moi qui le fixais intensément. Je ne supportais pas qu'il se comporte comme cela avec moi ! Était-ce réellement un jeu, ou était-il vraiment remonté contre moi ? Je n'avais pas envie de le suivre comme un chien qui se prend une tannée, mais l'idée de rester seule ici me terrorisais !
Je me levais donc avec une grande inspiration. Je devais admettre qu'il était le roi pour bouder, mais il ne pouvait pas m'en vouloir à ce point, pas après son étreinte. J'avais besoin de lui, et j'étais certaine que lui aussi, à sa manière, avait besoin de moi ! Je l'aimais, oui, mais n'étais pas en mesure de m'abaisser au niveau de ces idiotes qui bavent sur sa gueule avec un regard de cocker !

- Stones ! Arrêtes-toi ! lui criais-je en le rattrapant. Billy ! Tu ne m'auras pas à ce p'tit jeu ! Regarde moi en face et dis moi ce que tu penses !

Je n'avais pas l'intention de le laisser s'en tirer comme ça, pas sans un mot ! Même s'il devait me dire d'aller me faire foutre, c'était déjà ça, je saurais à quoi m'en tenir. Je lui pris sa main et le forçais à arrêter sa marche. Je le fixais, attendant qu'il ose plonger dans mon regard. On ne laisser pas Selena Parkinson en plan ! J'aurais pu lui en mettre une, pour le faire réagir, mais ça ne m'aurait été d'aucune utilité.

- Tu ne veux toujours pas parler ? Et bien, moi non plus !

Je lâchais sa main. Il était fort à ce jeu là, mais s'il voulait bouder, qu'il le fasse ! Il allumait toutes les filles, espérant en avoir une dans son lit et ensuite la jetais ! Ça ne me dérangerais pas d'ordinaire, j'étais comme ça moi aussi. Mais je n'étais pas une de ces petites salopes de Constance, il n'avait pas besoin de se la jouer comme ça avec moi. Je me montrais sous mon vrai jour en sa compagnie.
Sans plus de considération pour lui, tout comme il n'en avait pas pour ma personne en cet instant, je le bousculais presque et entrepris de rentrer chez moi. Avec le petit espoir secret qu'il se bougerait et m'empêcherais de partir. Un geste, rien qu'un, et j'étais toute à lui ! Je le détestais d'avoir une si forte attraction sur moi. Je ME détestais de ressentir ce sentiment de merde que les gens appelle l'amour ! Je ne connaissais ça pour personne, mais lui me donnais envie de repousser encore plus les limites.
S'il ne faisait rien, je ne lui pardonnerais pas cet affront. Même s'il m'en coûterais beaucoup.

Je me sentais vraiment mal. Je savais bien comment il était et, en générale, ça ne me dérangeais pas de le voir agir ainsi, mais là avec moi ! Ça me faisait tourner chèvre. Je pensais lui plaire pourtant ! C'était pas une toute petite erreur qui allait tout remettre en cause ! Moi il me plaisais vraiment, je n'avais pas envie qu'il me traite comme n'importe laquelle de ces filles qui passe ! J'avais envie de pleurer, de frapper quelqu'un, tellement j'étais énervé après Billy !
Soudain, je sentis une main m'attraper. Je me figeais sur place, priant pour que ce ne soit pas un forcené. Me retournant doucement, je vis le beau visage de Billy. J'étais abasourdie. En demandant qu'il revienne, je n'y croyais pas vraiment, le connaissant que trop bien. Mais je n'allais pas être toute heureuse, il pouvait encore bien jouer avec mes nerfs. Je me contentais de le fixer. Il ne lâchait pas ma main. Son regard était intense et beau. J'adorais le bleu de ses prunelles, il était si beau... * ne craque pas ! Ne craque pas ! Tu vas pas lui sauter dessus non plus hein ! * C'était dur !

- Alors... On attends pas Patrick ? me dit-il, sans plus de ton dans la voix.

Je le regardai, un peu septique, un sourcil levé. Il était toujours comme ça, à plaisanter sur tout et n'importe quoi. Je hochais la tête en levant les yeux au ciel.

- T'es pas possible comme mec, tu sais ça ? ... Bon, on fait quoi ? On bouge ou j'rentre seule ?

Bah quoi ? Comment pourrait-on en vouloir à une si belle bouille !? Moi en tout cas, je craquais littéralement pour elle. Je lui lançais un petit sourire, prévenant que ça m'amusais à moitié, mais que je ne lui en voulais pas – plus. J'avais aussi bien insister sur le « seule », lui faisant comprendre que ça ne me réjouissais pas plus que ça de me faire planter. J'adorais sa moue, c'était adorable, comme un enfant contrarié qu'on à envie de serrer dans ses bras. * Non ! Faut pas céder ! Ça fait pitié après ! * je serrais sa main dans la mienne, plus que ravie de ce contact.

- Alors... On y va... Patrick ? demandais-je avec un sourire craquant.

J'avais envie de lui faire perdre la tête, qu'il se lâche, ne réfrène pas ses pulsions, ou du moins, celles que j'espérais qu'il avait à mon égard. Je ne pouvais m'empêcher – malgré mon état – de le chauffer quelque peu, tout passait dans mon regard posé sur lui. Allait-il feindre l'innocence et faire comme si e rien n'était ? Ou bien allait-il arrêter de jouer les gosses capricieux et se montrer un peu plus docile, voire gentil, avec moi ? J'attendais une réponse quelconque, ne voulant pas juger trop vte de ses intentions.

Billy me dit de ne pas me montrer trop impatiente. En même temps, c'est lui qui avait eu l'idée de bouger, avant de me planter. alors maintenant, je n'avais qu'une envie, y aller ! En espérant qu'il ne joue plus les enfoirés. Mais bon, il semblait calmé.
Nous prîmes donc la direction de l'opéra. J'avais lâché sa main, ça faisait trop genre petit couple ! ce que nous n'étions pas. C'était plutôt sympa qu'il soit resté. J'aurais vraiment eu du mal si j'étais rentré seule. Les rues ici étaient vraiment... pourries.
Nous ne parlions pas, nous contentant de marcher tranquillement.

Oh, excuse moi j'ai un appel!

Je n'avais pas entendu son téléphone sonner, il devait être sur vibreur. J'observais les traits du brun tandis qu'il parlait à je n'sais qui. Ça avait l'air grave, à voir l'expression sur le visage de mon ami. Ce devait être une urgence vestimentaire ou cosmétique de sa sœur ! Mais quand il dit à la personne qu'il arrivait de suite, je pus reprendre ma vanne pour moi. Ce devait être vraiment une urgence. Il me fit signe qu'il devait partir.

- Vas-y ! J'me débrouille. chuchotais-je en lui faisant signe que je rentrais.

Après tout, je n'allais pas le suivre, les embrouilles j'en avais assez pour moi. Et il savait se démerder seul. J'allais donc rentrer chez moi. Billy s'approcha de moi et m'embrassa, avant de décamper, téléphone collé à l'oreille. Je le regardais partir, le reluquant sans vergogne. Puis, dès qu'il eut tourné le coin de la rue, je fis demi-tour, pour rentrer chez moi. Je n'étais pas très à l'aise, alors je hâtais le pas pour rentrer plus vite.